Les techniques

L’atelier utilise des techniques artisanales : chaque pièce est unique et passe au minimum 9 fois entre les mains du potier au cours de sa fabrication. Toutes ces techniques demandent du temps et de la patience.

La Terre

La terre est la matière première que le potier façonne. Chaque argile se travaille différemment du fait de sa texture, sa malléabilité, sa température de cuisson et l’objet recherché.

Trois grands types de terre sont utilisés par les potiers : les faïences (cuisson à basse température), la porcelaine et le grès (cuisson à haute température).

Je travaille du grès de Saint-Amand, extrait dans le Berry à Saint-Amand-en-Puisaye (58). C’est un grès gris foncé quand il est cru et qui devient gris clair après cuisson. Pour certaines pièces, la terre est chamottée : elle contient des fragments de grès déjà cuits et broyés qui lui confère une meilleure résistance physique aux chocs thermiques et une patine légèrement granuleuse, différente du grès lisse non chamotté.

Le Façonnage

Le potier donne une forme à la terre. Pour cela, plusieurs techniques existent selon le type d’objet souhaité :

le tournage, pour toutes les pièces rondes (bols, pichets, saladiers, théières…), est une lutte éternelle opposant la force centripète à la force centrifuge. Le potier guide la terre au sein de cette lutte à l’aide d’eau et de délicatesse : l’eau pour la malléabilité de la terre, la délicatesse pour le maintien de l’équilibre précaire entre les forces.

la plaque, pour les pièces carrées ou de forme particulière, consiste à former des plaques de terre de l’épaisseur désirée soit à l’aide d’un rouleau à pâtisserie, soit avec un laminoir. Ces plaques, une fois coupées, sont agencées entre elles et « soudées » grâce à de la barbotine (terre diluée à l’eau) pour former des bains à oiseaux, des plats à tartes, des saladiers…

le modelage dans la masse, pour les petites tasses à café notamment, est sûrement une des plus anciennes techniques de façonnage. Une boule de terre au creux de la main, un doigt qui creuse et agrandit la cavité : on obtient une tasse.

L’émaillage

L’émail, aussi appelé glaçure, colore et durcit la pièce. Il est composé de différentes matières premières (feldspath, silice, craie…) et de colorants (oxydes métalliques, cendres de bois…). Ceux-ci se présentent sous la forme de poudres que l’on dissout dans l’eau en suivant des proportions précises. Ensuite, ce mélange est appliqué sur les pièces, par trempage ou à la louche (comme c’est le cas à l’atelier) ou à l’aérosol, au pinceau…

Il est possible de décorer une pièce en posant un engobe avant la cuisson dégourdi mais aussi avec d’autres techniques (pose de feuilles d’or, peinture sous émail, peinture sur émail…).

La Cuisson

Il existe plusieurs types de cuisson en poterie : au gaz, au bois, au sel, de type raku, primitives, mono-cuisson… Pour ma part, j’utilise un four de potier électrique pouvant monter à 1300°C.

Une première cuisson intervient après le façonnage. Une fois sèches, les pièces sont enfournées pour la cuisson biscuit (ou dégourdi) qui monte à 980°C en 9 heures. La terre est encore poreuse à la sortie de cette cuisson.

Une deuxième cuisson intervient après l’émaillage pour « fermer » la terre (pour le grès et la porcelaine), elle devient ainsi complètement imperméable. La température monte à 1240°C en 12 heures. La chaleur fait fondre les composants de l’émail et le vitrifie. 36 heures plus tard, on peut ouvrir le four et sortir les pièces finies.

Certains céramistes peuvent faire une troisième voire une quatrième cuisson selon les techniques utilisées.